La nouvelle Europe politique des camps d’exilés

Par Jérôme Valluy, Maître de conférences en Science Politique à l’Université de Paris I
Ancien juge à la Commission de recours des réfugiés (février 2001-juillet 2004)
Transcription de la conférence du 20 mars 2007 organisée par l’ACAT Paris V à la Maison fraternelle (Paris V).
L’ACAT Paris V remercie vivement Monsieur Jérôme Valluy pour la qualité de son intervention.

L’externalisation des camps par l’Europe

En janvier 2003, le quotidien britannique The Guardian publie l’information selon laquelle le Premier Ministre britannique, Tony Blair, propose à l’Union européenne de créer des camps à l’extérieur de l’Europe, dans des pays limitrophes, pour y renvoyer les demandeurs d’asile pendant toute la durée de traitement de leur demande.
Cette annonce publique traduisait en fait le consensus qui s’était établi entre plusieurs pays européens (Grande Bretagne, Danemark, Autriche, Pays Bas notamment ) au terme de longues négociations.
A priori, cette proposition est contraire à toutes les dispositions du droit international et, qui plus est, les pays limitrophes de l’Europe (pays de l’Est et pays du Maghreb) sont réputés pour ne pas être très attentifs au respect des droits fondamentaux.
Si la réaction a été assez vive de la part des ONG ( notamment Amnesty et Migreurop), la mesure proposée n’a pas suscité un tollé général dans l’espace public. ( 1)