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Races : des métis monstrueux ? Peur du métissage et patriotisme par Claude Blanckaert
Posté par acatparis5 le 24/10/2008 17:01:18 (2162 lectures)



Des métis monstrueux




Ce texte est mis en ligne à la suite de la conférence de Monsieur Claude Blanckaert qui s'est tenue le jeudi 9 octobre 2008 à la Maison fraternelle à l'initiative de l'ACAT Paris V en association avec l'ERF Quartier Latin-Port Royal.


L'ACAT Paris V remercie vivement Monsieur Claude Blanckaert pour la qualité de son intervention


Résumé : Les métis sont-ils viables ou non ? Sont-ils bons ou mauvais ? Dès le milieu du XVIIIe siècle, le croisement des races ou, dans les termes du temps, l'hybridité des « espèces humaines » a obsédé le discours scientifique et social. C'est en effet un dossier à haute charge symbolique et identitaire.


 


des métis monstrueux ?

Peur du métissage et patriotisme de Buffon à Paul Broca


Claude Blanckaert

(cnrs-C entre Alexandre Koyré)


 


Source


Claude Blanckaert, « Of Monstrous Métis ? Hybridity, fear of miscegenation, and patriotism from Buffon to Paul Broca », dans The Color of Liberty. Histories of race in France , Sue Peabody, Tyler Stovall dir., Durham-Londres, Duke University Press, 2003, pp. 42-70.




J'ai choisi d'aborder le thème de l'identité sous deux de ses aspects centraux dans l'histoire de la science anthropologique du xix e siècle. Le premier concerne la théorie générale des croisements raciaux qu'on décrivait, curieusement pour nous, comme « la plus importante » des questions ethnologiques. Le second aspect en est dérivé : comment penser l'unité nationale française, son identité contradictoire de race croisée. Les deux problèmes n'en faisaient finalement qu'un pour les anthropologues de cette époque. On pourrait le résumer d'un mot : le métissage .


On sait qu'aujourd'hui encore cette question du métissage n'a rien perdu de son actualité idéologique. Les antiracistes ont souvent appuyé leur perspective humaniste sur la célébration des différences permettant de mettre en valeur toutes les facettes de la condition humaine. Mais ils font conjointement l'éloge du métissage parce que le mélange physique ou culturel des peuples favorise, selon eux, la lutte contre l'exclusion de l'autre, contre l'exclusion de l'étranger. La différence et l'assimilation, loin de s'opposer, sont les deux termes d'un même universalisme.


Par un retournement critique facilement compréhensible, les perspectives racistes traditionnelles ou celles qu'on nomme néo-racistes s'appuient également sur l'évidente disparité physique et intellectuelle des peuples. Mais elles verront dans cette différence la marque de la distinction communautaire. Elle sera donc valorisée pour elle-même. Si bien que les racistes condamneront le métissage physique ou culturel comme une perte d'identité, une dysharmonie faisant violence à l'appartenance nationale et un agent de décadence.


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