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Immigration : L’archipel des foyers peut-il disparaître ? par Marc Bernardot
Posté par acatparis5 le 20/11/2009 20:38:26 (3094 lectures)



Les deux acteurs français

Deux acteurs se chargent donc de cette question :
un acteur public sous l’égide du Ministère de l’intérieur avec une fonction et une dimension nationale, la Sonacotral, société nationale de construction pour les travailleurs algériens dont le nom perdurera jusqu’en 1963, année au cours de laquelle le suffixe algérien va disparaître. Cette société est en lien étroit avec les préfectures pour obtenir des terrains et faciliter la destruction des habitats auto-construits des migrants, pour contrôler aussi les populations évidemment,
et de l’autre côté un acteur plus diffus, plus dispersé en rapport direct avec le monde patronal qui va gérer de façon plus locale quelques petits foyers ici ou là autour des bassins industriels.
Le Ministère de l’intérieur va focaliser son attention, le projet est lancé pendant la guerre d’Algérie, sur les Algériens et par extension les autres populations venant du Maghreb (Marocains et Tunisiens), et dans le second cas, le monde associatif dont il reste encore aujourd’hui des représentants relativement puissants et structurés comme l’AFTAM par exemple (association d'aide et d'accompagnement pour l'hébergement, l'insertion sociale et l'accueil médico-social des travailleurs migrants) qui vont se charger des populations africaines et malgaches. Avec une différence qu’il faut avoir à l’esprit c’est qu’il n’est question pour la Sonacotral que de loger ces populations provisoirement et de les contrôler de façon quasi-policière, alors que dans le cas des associations avec des financements patronaux, un objectif de formation et d’alphabétisation est affiché.

Promotion sociale et opérations immobilières

Ces foyers vont se développer de façon très rapide au début des années 1960 et les besoins sont considérables :
---Ce sont d’une part des besoins sociaux et sanitaires pour améliorer les conditions de vie de ces populations
---Et d’autre part la volonté de récupérer des espaces occupés par ces populations qui se situent en périphérie ou bien dans les centres-villes comme ici dans le 5ème qui sont redevenus très attractifs pour des opérations immobilières.
Reloger ces populations permet aux acteurs de la promotion immobilière, privée et publique, de récupérer les terrains ou les bâtiments dans lesquelles elles vivent. Il ne s’agit donc pas uniquement une volonté de promotion sociale et de mise en sécurité de pauvres travailleurs immigrés ou indigènes. Il est évidemment question de déplacer ces populations afin de récupérer des territoires sur lesquels elles sont installées.
En assez peu de temps, le parc de foyers de travailleurs migrants va se développer jusqu’à atteindre le niveau actuel à savoir 800 foyers répartis dans 350 villes en France. Ce parc recouvre une réalité résidentielle très diverse : une moitié du parc est géré par la Sonacotra qui s’appelle désormais depuis 2007 « Adoma », un ensemble de propriétaires a délégué la gestion de l’autre moitié du parc à un groupe d’acteurs associatifs dont certains sont très fragiles sur le plan de la gestion avec un ou deux acteurs majeurs comme l’AFTAM qui sont puissants et dotés de moyens financiers significatifs.

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