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bizutage : Le Bizutage : un paradigme par Samuel Lepastier
Posté par Peyron le 11/10/2004 8:00:00 (8175 lectures)


Enfin, la génération précédente n’est jamais remise en cause (contrairement à ce qui se passait autrefois dans un carnaval, une fête des fous). Bien souvent aussi, la célébration du bizutage semble encouragée par parents et enseignants, ce qui conduit à une attitude bien ambiguë : par ces excès, ces jeunes gens ne démontrent-ils pas au contraire leur immaturité et la nécessité d’être encadrés ? Comme l’a fait remarquer Philippe Jeammet (11) , si des adolescents éprouvent le besoin d’être confrontés à une certaine violence pour avoir une identité plus assise, les adultes ne peuvent s’en faire complice. Il observe aussi que les actes de violence éclatent dans une institution psychiatrique pour adolescents, volontiers au moment de la rentrée et à la fin de l’année scolaire. J’ajouterai que nous retrouvons ici des mécanismes proches de ceux observés dans les grandes écoles. Le bizutage n’est plus une fête, les participants ne semblent éprouver aucun plaisir, il n’y a pas de coïncidence entre l’Idéal du Moi et le Moi (8).
Le repas terminal, s’il vise à rapprocher les frères, ne les sépare en rien de leurs objets parentaux. Après le bizutage, s’installe le plus souvent une communauté de déni. Personne n’aime à en parler. Le groupe doit faire comme s’il s’agissait d’une fête réussie alors que les opinions individuelles sont, en réalité, plus diverses. La seule issue est qu’à la rentrée suivante soit répété sur les nouveaux arrivants ce qui a été initialement subi, avec, bien entendu, une tendance à l’exagération pour tenter de surpasser les aînés : au contraire du rite, l’entropie de ce système tend à croître assez rapidement.
Plusieurs définitions peuvent être données de la violence mais, quel que soit le point de vue privilégié (juridique, sociologique ou psychanalytique), au fond il s’agit de la même chose. La violence ne peut pas être définie comme un effet de manifestations agressives. C’est un phénomène qualitativement différent qui suppose une transgression des structures établies (15) : aussi bien infraction légale ou réglementaire qu’effraction des enveloppes psychiques.

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