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Algérie : Guerre d’Algérie 1954-1962 : Ces officiers qui ont dit non à la torture
Posté par Peyron le 18/6/2007 16:19:49 (7616 lectures)



Les officiers confrontés à leur conscience individuelle

Ils sont soit militants communistes soit chrétiens.
Parmi les communistes :citons les cas de Marc Chervel et de Jean Brugier .
Parmi les chrétiens, l’un des cas que j’ai étudiés, est celui du sous-lieutenant, originaire de Nîmes et de religion catholique, appartenant au 7ème bataillon de chasseurs alpins qui a alerté en 1958 l’aumônier général des armées à Paris, ce dernier lui ayant conseillé de se taire.
L’autre cas, il s’agit de Jean Le Meur (43) , un protestant, qui ira jusqu’au bout de son engagement puisqu’on lui retirera son commandement et fera plus jours de forteresse.
Au sein de la 25ème division de parachutistes composée de 12 000 appelés et affectée dans une zone très troublée à savoir l’est de l’Algérie, l’aumônier d’origine basque, Henri Peninou, édite le 9 mai 1959 un petit texte ronéotée « notre vie chrétienne en Algérie » qui est un véritable manifeste pour les droits de l’homme.
À l’inverse, l’aumônier catholique, celui que j’appelle le « berger des loups », le Père Delarue affecté à la 10ème division parachutiste de Massu, une division composée de 4 600 soldats de métier, celle précisément qui sera engagée à Alger, ira jusqu\'à préconiser les «interrogatoires efficaces» aux témoins et aux non délateurs.
La guerre d’Algérie ne s’est pas limitée à la bataille d’Alger. On s’est battu partout .Lors d’un combat en février 1958 qui va durer sept heures dans les Aurès près de Batna, on dénombrera 20 tués dont 2 officiers et 33 blessés dans le 18ème régiment de chasseurs parachutistes auquel est affecté le Père Henri Peninou (44) . Le lendemain, dans la cour centrale du régiment, on aligne les cercueils couverts des drapeaux bleu blanc rouge et autour desquels l’ensemble du régiment, en grande tenu, est rassemblé , le colonel Jean-Marie de Sarrazin n’autorise pas le Père Peninou de porter l’aube car parmi les tués, il y a un juif et un musulman. Le Père Peninou est néanmoins autorisé à prendre la parole en tant qu’officier du régiment et au aumônier multiconfessionnel ; et il explique alors, montant sur une estrade compte tenu de sa petite taille, aux 950 parachutistes rassemblés qui sont armés jusqu’aux dents et qui n’ont qu’une seule envie : venger leurs camarades – il explique l’un des commandements de la Bible « Tu ne te vengeras point » (45) . Il ajoute : « les hommes que nous honorons aujourd’hui étaient bien nos compagnons, nos frères ; mais ceux qui les ont tués et que nous combattons, sont aussi vos frères. Ce sont des soldats comme vous. Ils ont donc droit à la dignité. On ne bâtit pas Dieu sur l’échec de l’homme. » . Son intervention semble avoir été efficace car aucune exaction n’a été constatée les jours suivants.

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