La France a peur. Une histoire sociale de « l'insécurité »
Par Laurent Bonelli
Maître de conférences en science politique, membre du groupe d'analyse politique de l'université de Paris-Ouest-Nanterre et du comité de rédaction de la revue Cultures & Conflits
Ce texte fait suite à la conférence de Monsieur Laurent Bonelli du 14 mai 2009 à la Maison fraternelle à l'initiative de l'ACAT Paris V en association avec l'ERF Quartier Latin-Port Royal.
L'ACAT Paris V remercie vivement Monsieur Laurent Bonelli pour la qualité de son intervention.
Résumé
« Zones de non-droit », « délinquants toujours plus jeunes et plus récidivistes », « flambée de la violence urbaine » : l'« insécurité » semble devenue l'un des principaux problèmes sociaux du début du XXIe siècle en France. Les responsables politiques, de droite comme de gauche, invoquent la « demande de sécurité » de leurs électeurs pour réclamer une action plus énergique de la police et de la justice et les gouvernements successifs ont rivalisé dans l'adoption de lois et de mesures nouvelles en la matière.
D'où vient une telle inflation du thème de la sécurité depuis le début des années 1980 ? Dans quelle mesure a-t-elle modifié la perception des milieux populaires et de leurs problèmes sociaux ? Laurent Bonelli montre que l'émergence de l'« insécurité » est inséparablement liée aux formes de précarités qui se développent depuis la fin des Trente Glorieuses et au recul constant de l'État social.
La France « virile » Des femmes tondues à la Libération
Transcription de la conférence de Fabrice Virgili , chargé de recherche à l'IRICE-CNRS- Université Paris 1 , le 13 mars 2008, à la Maison fraternelle (Paris 5 ème ), à l'initiative de l'ACAT Paris V en association avec l'ERF Quartier Latin-Port Royal.
L'ACAT Paris V remercie vivement Monsieur Fabrice Virgili pour la qualité de son intervention.
Résumé :
La France sera virile ou morte », a-t-on dit en 1944. Virile, elle le fut, et les tontes des femmes accusées de collaboration en témoignent. Sur cet épisode de notre histoire qui, aujourd'hui encore, continue de susciter un malaise, on croyait tout savoir : ayant couché avec l'ennemi, des femmes avaient été violemment punies, dans un très court laps de temps, par des foules vengeresses et des résistants de la dernière heure.
La recherche menée par Fabrice Virgili révèle notamment que la moitié seulement de ces femmes avaient eu des relations sexuelles avec les Allemands ; que les tontes n'eurent rien d'éphémère, puisqu'elles s'étalèrent de 1943 à 1946 —- deux dates qui impliquent que, parmi les tondeurs, il y eut aussi des résistants et que les autorités, après la Libération, couvrirent » cette pratique ; et que vingt mille personnes environ furent touchées, de tous âges et de toutes professions, dans la France entière.
Que s'est-il réellement passé ? Pourquoi des femmes ? Et quel sens donner à cet événement ?
Transcription de la conférence de Madame Béatrice Hibou, Directrice de recherche, CERI / CNRS, le jeudi 4 décembre 2008 à la Maison fraternelle à Paris.
Cette conférence a été organisée par l’ACAT Paris V en association avec l’ERF Quartier Latin-Port Royal.
L’ACAT Paris V remercie vivement Madame Béatrice Hibou, pour la qualité de son intervention.
Les évolutions de la justice pénale des mineurs en Europe :
Du modèle Welfare au modèle néo-libéral
Transcription de la conférence donnée par Monsieur Francis Bailleau, sociologue, membre du Centre de Recherches Sociologiques sur le Droit et les institutions pénales (CNRS-UMR 8183), le 12 mars 2009 à la Maison fraternelle à Paris.
Cette conférence a été organisée par l’ACAT Paris V en association avec l’ERF Quartier Latin-Port Royal.
L’ACAT Paris V remercie vivement Monsieur Francis Bailleau pour la qualité de son intervention.
Transcription de la conférence donnée par Monsieur Jean-Claude Farcy, Historien, Centre Georges Chevrier, Chargé de recherche, Université de Bourgogne, le 22 janvier 2009 à la Maison fraternelle à Paris.
Cette conférence a été organisée par l'ACAT Paris V en association avec l'ERF Quartier Latin-Port Royal.
L'ACAT Paris V remercie vivement Monsieur Jean-Claude Farcy pour la qualité de son intervention.
Résumé
Les camps de concentration sont généralement associés à la seconde guerre mondiale. Il y eut cependant entre 1914 et 1920, sur le territoire français, plusieurs dizaines de milliers d'internés dans des camps portant ce nom.
Ressortissants des pays ennemis - Austro-allemands, Ottomans...-Alsaciens-Lorrains, mais aussi Neutres et Français suspects ou indésirables évacués de la capitale et de la zone des armées ont ainsi vécu enfermés entre murs et barbelés, pendant tout ou partie de la guerre - certains jusqu'en 1920... - dans quelques 70 « camps de concentration » ou « dépôts d'internés » de l'Ouest et du Sud-Est.
Constitués officiellement à des fins militaires - priver l'ennemi de combattants, éliminer toute entrave à l'effort de guerre - ces camps, qui ont leur équivalent en Allemagne et dans les autres pays engagés dans le premier conflit mondial, nous confirment que le phénomène concentrationnaire marque profondément le XXe siècle.