Ce texte est mis en ligne à la suite de la conférence de Monsieur Claude Blanckaert qui s'est tenue le jeudi 9 octobre 2008 à la Maison fraternelle à l'initiative de l'ACAT Paris V en association avec l'ERF Quartier Latin-Port Royal.
L'ACAT Paris V remercie vivement Monsieur Claude Blanckaert pour la qualité de son intervention
Résumé : Les métis sont-ils viables ou non ? Sont-ils bons ou mauvais ? Dès le milieu du XVIIIe siècle, le croisement des races ou, dans les termes du temps, l'hybridité des « espèces humaines » a obsédé le discours scientifique et social. C'est en effet un dossier à haute charge symbolique et identitaire.
des métis monstrueux ?
Peur du métissage et patriotisme de Buffon à Paul Broca
Claude Blanckaert
(cnrs-C entre Alexandre Koyré)
Source
Claude Blanckaert, « Of Monstrous Métis ? Hybridity, fear of miscegenation, and patriotism from Buffon to Paul Broca », dans The Color of Liberty. Histories of race in France , Sue Peabody, Tyler Stovall dir., Durham-Londres, Duke University Press, 2003, pp. 42-70.
L’antiracisme doit-il rompre avec la science ?
Transcription de la conférence assurée par Monsieur Wiktor Stoczkowski enseignant-chercheur, membre du Laboratoire d’anthropologie sociale, EHESS-Collège de France , le14 février 2008, à la Maison fraternelle (Paris 5ème), à l’initiative de l’ACAT Paris V en association avec l’ERF Quartier Latin-Port Royal.
L’ACAT Paris V remercie vivement Monsieur Wiktor Stoczkowski pour la qualité de son intervention.
Résumé :
En juin 2005, la Food and Drug Administration américaine approuva la mise sur le marché du médicament dénommé BiDil, classé comme vasodilatateur et destiné à soigner les malades souffrant d’insuffisance cardiaque. Contrairement à la grande majorité des médicaments, dont l’approbation égale passe inaperçue, le BiDil fit la une de la presse, et pour cause : il s’agissait du premier médicament réservé à une seule « race » humaine. Jugé inefficace sur un échantillon de patients choisis dans l’ensemble de la population américaine, le BiDil a pu néanmoins produire un effet thérapeutique convaincant, réduction de la mortalité de l’ordre de 43 % sur un groupe composé exclusivement de patients
d’origine africaine.
A partir de cet exemple, les études portant sur les différences biologiques entre les « races » humaines, considérées avec grande méfiance depuis un demi-siècle, bénéficient en génétique d’une légitimité nouvelle. La science risque-t-elle, ainsi, d’alimenter à nouveau la pensée raciste?