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La détention en général : Michel Foucault : Que reste-t-il de Surveiller et punir ? par François Boullant
Posté par Peyron le 16/10/2003 20:30:00 (4927 lectures)


Le délinquant est ainsi un principe explicatif, une « unité biographique » qui renvoie toujours, implicitement ou explicitement, à la vie du criminel, plongeant dans son enfance pour y faire apparaître les supposées racines du crime. Le psychiatre a ici son point d’ancrage historique et la détermination de son rôle qui, peu à peu, va sinon se substituer au pouvoir du juge, du moins en rogner peu à peu les prérogatives. Rançon de sa « nature » délinquante, le délinquant est encore, écrit Foucault, un « noyau de ‘dangerosité’ » (p. 258). La référence au danger est toujours, en effet, plus ou moins présente dans la considération de la délinquance : « La délinquance fait peur et on cultive cette peur » . Et Foucault, là encore, innove en analysant au plus près cet étrange concept de dangerosité. La dangerosité n’est pas le danger, bien réel quant à lui. La dangerosité est seulement ce qui s’en pressent. Elle n’est qu’une estimation, un pronostic qui voudrait se faire passer pour un diagnostic. Elle est une simple virtualité, mais une virtualité qui va autoriser des mesures de prophylaxie sociale énergiques et radicales. Là est le danger, bien réel celui-là, de la répression de cette « dangerosité ». C’est au fond avec cet ancrage naturel, toujours implicité, qu’entend rompre définitivement le concept d’illégalisme, et c’est en cela qu’il est neuf et précieux .

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