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Asile en France : La lutte contre la double peine par Lilian Mathieu
Posté par acatparis5 le 18/6/2007 16:12:46 (3909 lectures)


La campagne est pilotée par la Cimade de Lyon, et sa coordination est assurée par Bernard Bolze. Son parcours vaut d’être évoqué car il a largement déterminé le contenu et la forme de la campagne. Bernard Bolze a un parcours à la fois de militant et de journaliste. Il a été très engagé dans les luttes des années 70 (notamment celui des insoumis, des non-violents, et a contribué à la grève de la faim de Delorme, Costil et Boukhrouma), et il est ensuite devenu journaliste. Il fonde à la fin des années 80 l’Observatoire international des prisons et se spécialise ensuite dans l’organisation d’événements de communication, comme des grands concerts, en soutien à des causes ou à des organisations ; par exemple il organise au début des années 2000 un concert au théâtre antique de Vienne en soutien à l’association Forum réfugiés. Ce sont à la fois des convictions militantes et des savoir-faire en communication que Bernard Bolze va mobiliser dans l’élaboration de la campagne. Une peine point barre va prendre la forme d’une opération de communication, dont les médias — et, par leur intermédiaire, l’« opinion publique » — deviennent la cible prioritaire. Afin de la rendre aisément repérable, la campagne est baptisée d’un nom qui est aussi un slogan (« Une peine point barre ») et dotée d’un « habillage visuel » (logo reproduit sur les tracts, les affiches, le site internet…) produit par une agence de graphistes ; un site internet centralise l’ensemble des informations et un journal interne (L’essentiel) diffusé par mail tient les militants au courant des développements de la campagne et les informe du matériel (affiches, livres, brochures, tracts, films…) disponible pour mener l’action. La campagne doit prendre les formes classiques d’une pétition, d’une interpellation des candidats à l’élection présidentielle et d’un appel au support (moral, mais aussi matériel) du secteur associatif, syndical et politique.


La campagne va en premier lieu s’incarner dans des « événements » comme ceux que B. Bolze sait bien organiser, notamment des grands concerts : un au Zénith en novembre 2002, l’autre place de la République en mai 2003 — qui permettent d’attirer les médias par le renom des artistes qui se produisent (spécialement le groupe La Tordue) et de sensibiliser un public qui au départ a peut-être été attiré davantage par l’affiche que par l’aspect militant de l’opération, mais qui va recevoir un discours de sensibilisation. Autre expression majeure de la campagne : les débats publics (il y en aura 185) à travers la France, qui suivent la projection du film de Bertrand Tavernier Histoires des vies brisées (filmé pendant les grèves de la faim de Lyon) et aussi celui de Jean-Pierre Thorn, On n’est pas des marques de vélo (sur le danseur de hip-hop Bouda).

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